Gaia offre une nouvelle moisson de données spectaculaire avec son 3ème catalogue

Gaia est une mission de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) qui a été lancée en 2013 afin de créer la carte multidimensionnelle la plus précise et la plus complète de notre galaxie, la Voie lactée. Quatre ans après la publication de son deuxième catalogue, Gaia offre une nouvelle moisson de données spectaculaire avec la sortie ce lundi 13 juin 2022 de son troisième catalogue. La France a joué un rôle prépondérant avec une centaine de chercheurs et ingénieurs du CNRS, des observatoires et des universités et le Centre national d’Études spatiales (CNES), qui a mis en place un des six centres de calcul Gaia et qui a assuré 40% du traitement des données.

Gaia fournit ainsi avec une précision sans précédent la position dans la Galaxie de près de deux milliard d’étoiles, soit près de 1 % de toutes les étoiles de la Voie Lactée. Grâce aux différents instruments à bord, la cinématique d’un très grand nombre de ces étoiles est également déterminée ainsi que leurs propriétés physiques et leur composition chimique. Ces informations permettent de dévoiler la composition, la formation et l’évolution de notre galaxie. Mais Gaia observe également l’Univers très proche (système Solaire) et très lointain (galaxies et quasars). Les objectifs de cette mission sont donc multiples et impactent quasiment toutes les branches de l’astrophysique.

La version 3 des données de Gaia contient de nombreux nouveaux détails pour près de deux milliards d’étoiles de notre galaxie. Cette version complète la version « early » du catalogue qui était sortie le 3 décembre 2020 et fournissait les positions, les distances et les mouvements sur le ciel des étoiles ainsi que leur couleur. Le catalogue complet, qui est sorti le 13 juin 2022, comprend notamment la vitesse à laquelle les étoiles se rapprochent ou s’éloignent de nous (vitesses radiales), les compositions chimiques, les âges et les masses des étoiles. Parmi les autres nouveautés de cet ensemble de données figurent les spectres de plus de 200 million d’objets, la caractérisation de dix millions d’étoiles variables, le plus grand catalogue d’étoiles binaires, des informations sur le milieu interstellaire, des milliers d’objets du système solaire tels que les astéroïdes et les satellites naturels, ainsi que des millions de galaxies et de quasars en dehors de la Voie lactée. 

Les vitesses radiales de 30 millions d’étoiles Gaia DR3
La rotation du disque, projetée le long de la ligne de visée, est visible par l’alternance de zones claires (s’éloignant de nous) et de zones sombres (se rapprochant de nous). Plusieurs objets dont la vitesse radiale diffère de celle de leur environnement proche sont visibles par contraste : les Grands et Petits Nuages de Magellan (LMC et SMC) apparaissent comme des points brillants dans le coin inférieur droit de l’image ; la galaxie naine du Sagittaire est visible comme une faible bande quasi-verticale sous le Centre Galactique ; plusieurs amas globulaires apparaissent comme de minuscules points sur l’image, tels que 47 Tucanae, le point sombre situé immédiatement à gauche du SMC.
Crédit : ESA/Gaia/DPAC, CC BY-SA 3.0 IGO.

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