Une bourse ERC "Advanced" pour l’IPAG
Le Conseil européen de la recherche (ERC) a annoncé mardi 31 mars les résultats de l’appel « ERC Advanced Grant 2019 » qui financera cette année 185 chercheuses et chercheurs confirmés et reconnus dans leur domaine, tant au niveau national qu’international, pour un montant total de 450 millions d’euros. Avec 11 bourses hébergées, le CNRS est l’institution européenne accueillant le plus grand nombre de lauréats sur cet appel. Parmi ces lauréats, une chercheuse de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG -CNRS/UGA).
Anne-Marie Lagrange, Directrice de recherche CNRS - IPAG
Titulaire de nombreux prix scientifiques et décorations honorifiques, Anne-Marie Lagrange est membre de l’Académie des Sciences depuis 2013. Ses travaux portent sur la recherche et l’étude des systèmes planétaires extrasolaires. Son équipe a fait la première observation directe (image) d’une exoplanète autour d’une naine brune en 2005 avec le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO) au Chili. Elle a également découvert l’exoplanète Beta Pictoris b en 2008. Sa renommée est internationale et elle est considérée comme l’une des chercheuses les plus expertes dans le domaine des exoplanètes (planètes hors du système solaire). L’exoplanétologie est devenu un sujet majeur de l’astronomie depuis la découverte d’une planète autour d’une étoile semblable au Soleil en 1995 à l’Observatoire de Haute Provence, qui a valu le prix Nobel de Physique à Michel Mayor et à Didier Queloz en 2019. Les observations et les modèles ont bouleversé la compréhension des systèmes planétaires. Toutefois, certaines questions importantes se posent encore, en partie à cause de limitations instrumentales. On ne sait par exemple pas encore si le système solaire est un cas rare ou au contraire, banal, de système planétaire. Le projet ERC d’Anne-Marie Lagrange, intitulé COBREX, s’inscrit dans ce domaine de recherche. Il vise à détecter et étudier des planètes extrasolaires dans des régions largement inexplorées jusqu’à maintenant, en particulier là où gravitent les planètes géantes du système solaire. Il vise aussi à faire une exploration, pour la première fois complète, de l’environnement des étoiles jeunes à la recherche de planètes géantes. Pour cela, diverses techniques d’observation, complémentaires, seront utilisées : imagerie directe, spectroscopie, astrométrie. Des outils d’analyse nouveaux, incluant le machine learning, seront développés. COBREX compte aussi découvrir et étudier un grand nombre de disques autour des étoiles, dans lesquels se forment les planètes. Planètes et disques contraindront de manière inédite la formation et l’évolution précoce des systèmes planétaires et du système solaire.
CNRS : l’institution européenne accueillant le plus grand nombre de lauréats sur cet appel
Ces bourses ERC permettent aux scientifiques de mener des projets en rupture ouvrant des voies innovantes dans leur champ disciplinaire. D’une durée de 5 ans, ces projets bénéficient chacun d’un budget maximum de 2,5 millions d’euros. Le CNRS, avec 11 projets lauréats, se place à l’échelle européenne devant l’Université d’Oxford (6 projets), l’Institut Max Planck (6) et l’Institut universitaire européen (5). Parmi ces 11 projets, 6 concernent la physique et l’ingénierie, 4 les sciences de la vie et 1 les sciences humaines et sociales :
- Bernard De Massy, chercheur CNRS à l’Institut de génétique humaine (CNRS/Université de Montpellier) pour DSBSunrise
- Jean-René Duhamel, chercheur CNRS à l’Institut des sciences cognitives Marc Jeannerod (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) pour SOCIALEYES
- Valentina Emiliani, chercheuseCNRS à l’Institut de la vision (CNRS/SU/Inserm) pour HOLOVIS
- Alice Guionnet, chercheuseCNRS à l’Unité de mathématiques pures et appliquées de l’ENS de Lyon (CNRS/ENS) pour LDRaM
- David Holcman, chercheur CNRS à l’Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure (CNRS/Inserm/ENS Paris) pour OrganellenanoComp
- Beatriz Jurado, chercheuse CNRS au Centre d’études nucléaires de Bordeaux Gradignan (CNRS/Université de Bordeaux) pour NECTAR
- Anne-Marie Lagrange, chercheuse CNRS à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (CNRS/UGA) pour COBREX
- Jacques Laskar, chercheur CNRS à l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (CNRS/Observatoire de Paris) pour AstroGeo
- Tâm Mignot, chercheur CNRS au Laboratoire de chimie bactérienne (CNRS/AMU) pour JAWS
- Barbara Nozière, chercheuse CNRS à l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1) pour EPHEMERAL
- Andrea Tommasi, chercheuse CNRS à Géosciences Montpellier (CNRS/Université de Montpellier) pour RhEoVOLUTION.
La France se classe en troisième position en accueillant 21 projets récompensés, derrière l’Allemagne (35) et le Royaume-Uni (34). A Grenoble, Anne-Marie Lagrange, directrice de recherche CNRS au sein de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG–CNRS/UGA) a reçu une bourse ERC pour son projet intitulé COBREX et dont le sujet porte sur les planètes extrasolaires.
Anne-Marie Lagrange | IPAG | anne-marie.lagrange (at) univ-grenoble-alpes.fr
Cet article a été initialement publié sur le site du CNRS DR 11