Gaia ouvre l’accès à la Voie lactée en 3D et en couleur

Communiqué de presse - publié le 25 avril 2018
© CNES
450 scientifiques issus de 20 pays ont coordonné leurs efforts pour traiter et rendre exploitables les milliards de données brutes recueillies par le satellite Gaia. Il en résulte un trésor inestimable de paramètres astronomiques pour près de 1,7 milliard d’étoiles, que l’ESA ouvre à tous le 25 avril 2018, à 12h. Avec des répercussions attendues dans toutes les disciplines astrophysiques, ce Catalogue Gaia, deuxième du nom, bouleverse notre représentation de la Galaxie, dont il permet la cartographie en couleur, dynamique et tridimensionnelle, la plus détaillée jamais réalisée à ce jour. La France est le premier pays contributeur de la mission Gaia.

Le satellite Gaia a été lancé le 19 décembre 2013, avec pour objectif d’observer plus d’un milliard d’étoiles de la Voie Lactée (soit environ un pour cent des objets qui la composent) et de mesurer leurs positions, distances, mouvements et propriétés physiques avec une précision inégalée.

C’est désormais chose faite grâce au travail coordonné de chercheurs issus de 20 pays, réunis au sein du Consortium pour le traitement et l’analyse des données Gaia (DPAC) de l’ESA.

Gaia exécute 500 millions de mesures par jour. Pour chaque objet céleste observé, il stocke à son bord toutes les informations enregistrées. Celles-ci sont ensuite transmises aux stations sol de l’ESA en Espagne, en Australie et en Argentine, puis redistribuées au sein du consortium qui, organisé en Unités de coordination (CU), se charge de les convertir en informations scientifiquement significatives.

Dans ce dispositif, la France a joué un rôle prépondérant avec une centaine de chercheurs et ingénieurs du CNRS, des observatoires et des universités, ayant assuré 40 % du traitement des données, et le Centre national d’Etudes spatiales (CNES), qui a mis en place un centre de traitement de “big data”.

Le premier catalogue de Gaia a été publié le 14 septembre 2016. Il incluait la position et l’éclat de 1 100 millions (1,1 milliard) d’étoiles, mais les distances et les mouvements pour deux millions d’étoiles les plus brillantes seulement.

Le 25 avril 2018, paraît le catalogue Gaia DR2, établi après 22 mois d’observations seulement (juillet 2014-mai 2016).

Gaia DR2 contient :
• 1,7 milliard positions d’étoiles sur le ciel et brillance ;
• 1,3 milliard de distances et mouvements propres d’étoiles ;
• 7,2 millions de vitesses radiales ;
• 500 000 courbes de lumières d’étoiles variables ;
• 500 000 quasars, ce qui permet de définir pour la première fois le référentiel céleste en utilisant des observations optiques de sources extragalactiques ;
• 160 millions de températures de surface et 77 millions de rayons et luminosités d’étoiles. À l’aide de ces paramètres, on a pu par exemple trouver 120 000 jumeaux du Soleil ;
• 14 000 astéroïdes.

Attendu par les astronomes du monde entier, ce catalogue ouvre une nouvelle ère pour la recherche en astronomie. En combinant données astrométriques, photométriques et spectroscopiques, Gaia apportera une moisson inédite d’informations sur notre Galaxie permettant ainsi une étude détaillée de sa structure en trois dimensions, de sa cinématique, de son origine et de son évolution.

Parallèlement à l’ouverture des données, une série d’articles scientifiques est publiée dans la revue Astronomy and Astrophysics, à partir du 25 avril 2018. Ces études ont été menées afin de valider la qualité du nouvel ensemble de données et démontrer tout le potentiel de Gaia.


 Télécharger le communiqué de presse complet
 Vidéo : conférence de presse à l’Observatoire de Paris avec les spécialistes français du catalogue Gaia.

Contact scientifique local

 Carine Babusiaux, IPAG/OSUG (CNRS/Université Grenoble Alpes), carine.babusiaux[at]univ-grenoble-alpes.fr +33 4 76 63 56 17