L’astéroïde Ryugu étudié à l’IPAG !

Échantillon millimétrique de l’astéroïde de Ryugu, protégé par un contenant en verre. © Pierre Jacquet / OSUG

Après 7 ans de voyage et plusieurs centaines de millions de km parcourus, la sonde Hayabusa2 (JAXA) a ramené sur Terre des fragments (masse totale de 5.4 g) de l’astéroïde Ryugu. Les chercheurs de l’IPAG (IPAG / OSUG -CNRS, UGA participent à 4 des 6 équipes internationales choisies pour réaliser l’étude de ces fragments uniques, renfermant de nombreuses informations sur la formation de notre système solaire !

Les astéroïdes sont très étudiés car ils détiennent, de fait, des informations sur les premières phases de formation du Système Solaire. Habituellement étudiés depuis nos télescopes ou en laboratoire via l’analyse des météorites, micro-météorites et poussières stratosphériques (fragments plus ou moins gros d’astéroïdes tombés sur Terre), c’est la deuxième fois seulement qu’un échantillon directement prélevé sur un astéroïde est ramené sur Terre. Ces fragments sont extrêmement précieux car contrairement aux météorites, leur provenance géographique est connue et il n’ont pas été contaminés ni altérés par un passage dans l’atmosphère et par leur résidence à la surface terrestre.

Fort d’une expérience mondialement reconnue dans l’analyse et la manipulation d’échantillons précieux, l’IPAG et plus précisément 7 personnes, dont la thématique de recherche est orientée sur le Système Solaire, ont été invitées pour étudier en avant-première, depuis juin 2021 et ce pour 1 an, ces fragments de Ryugu, avec des méthodes de pointe, permettant de caractériser sa composition minéralogique et la nature des composés organiques présents.

Ces analyses permettront notamment d’étudier les liens de parenté entre les échantillons extraterrestres disponibles en laboratoire et les grandes classes d’astéroïdes identifiées par les télescopes, mais également l’histoire géologique de ces astéroïdes. En effet, même si certains astéroïdes, dont Ryugu, peuvent être considérés comme des fossiles du Système Solaire, ils ont néanmoins potentiellement subi des processus d’altération thermique (liés à la décroissance radioactive de certains éléments chimiques) et des interactions avec des fluides (de composition variable résultant de la transformation, suite au chauffage, des glaces initialement présentes). À nous de caractériser ces processus et de comprendre les modifications qu’ils ont induites sur les matériaux initiaux du Système Solaire.

Fragments de la météorite Murchison préparés de façon similaire aux échantillons Hayabusa-2 © Lydie Bonal IPAG

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