Une possible origine déterministe et astrophysique pour l’asymétrie biomoléculaire à la surface de la Terre primitive

Séminaire IPAG de Louis d’Hendecourt (IAS Orsay), jeudi 24 février 2011 à 11h00, IPAG seminar room

L’origine de l’asymétrie biomoléculaire sur la Terre a fait l’objet de très nombreuses études théoriques et parfois expérimentales mais n’avait jamais été précisément abordé dans un cadre astrophysique réaliste. L’expérience Chiral-MICMOC de l’IAS, menée depuis 2003, a fini par obtenir des résultats probants : la création d’excès énantiomériques significatifs imbriqués dans la matière organique obtenue par photo/thermochimie d’analogues de glaces interstellaires à l’aide de rayonnement UV polarisé circulairement (UV-CPL) sur le synchrotron SOLEIL. Ces excès sont compatibles avec ceux mesurés dans certains acides aminés extraits de météorites primitives. De très nombreuses conséquences physiques, astrophysiques astrochimiques et astrobiologiques peuvent être explorées à partir des conclusions expérimentales obtenues et du scénario astrophysique proposé : transfert d’asymétrie chirale sur des solides initialement achiraux (Principe de Curie, 1897), explication des excès énantiomériques L présents dans les météorites, origine d’une partie de la matière organique soluble des météorites primitives et finalement, une réelle possibilité que les biomolécules importantes à la chimie prébiotique sont bien « d’essence cosmique », un phénomène que Pasteur avait entrevu dés 1848. Au-delà, le résultat de cette expérience « non dirigée » fait sauter un verrou important, celui du déterminisme de la sélection énantiomérique initiale (L) et plus loin de l’origine déterministe des mécanismes biochimiques menant à l’apparition de la vie sur la Terre.